— violet •• « La première condition de l'immortalité est la mort. »

i'm not a stupid wich ;

« dit moi tout , tu m'intéresses . »

once upon a time ;

« toutes les belles histoires commencent comme ça . »

" Se râcle la gorge "
C'était il y a bien longtemps, dans une de ces époques lointaines à peine retracées dans les dessins animés. Une de ces époques révolues par le temps qui s'écoule, inexorablement. Bien que cela surprenne à chaque fois ces époques étaient remplies de monde comme vous et moi à quelques différences près bien sûr. Aujourd'hui l'époque qui nous intéressera ne sera autre que la Rome antique. Ni la Grèce, ni l'Égypte mais l'Italie qui s'appelait alors l'Empire Romain et qui commençait à regrouper un très large territoire. Les télévisions, portables et autres gadgets n'y avaient pas leur place. En ces temps là l'eau allait se chercher au puits qu'il avait fallut faire creuser par des esclaves et les routes n'étaient que pavés mis bout à bout ou même de simples chemins de terre. Les moyens de locomotion n'étaient autres que des chars, petite embarcation mono ou bi-place tirée par un nombre variable allant de 2 à 4 chevaux et les jeux se faisaient autour de l'arène. Gladiateurs, courses de chars, exécutions d'esclaves se rebellant, tout était bon à voir du moment qu'il y avait de l'action. Le monde se résumait à la cité où l'on habitait, voir la cité voisine mais rien de plus sauf si vous étiez soldat ou Galérien. La vie que l'on menait se différenciait selon les classes sociales. Riches mécènes romains ou pauvres esclaves arrivés tout droit de Pamphilie chaque classe social avait sa vie. A force d'années de dur labeur et d'obéissance parfaite, quelques esclaves alors appelés affranchis se voyaient accorder le statut d'hommes libres.



Plus bondées que jamais les rues de Rome étaient, à leur habitude, chargées de couleurs, senteurs et personnes d'ethnies fortement nuancées. Les maisons se dressaient, semblables, les unes à côté des autres des autres bordant ainsi les routes où les traces des de roues des chars creusaient les pavés. Le temps était au beau fixe et des salubres quartiers de Subure aux quartiers les plus en vogue de la capitale de l'Empire, tout n'était que joie de vivre quotidienne. Les marchés pullulaient tout autant que les petits vols à l'étalage, quelques mariages et quelques décès étaient célébrés ainsi que quelques naissances. Et d'ailleurs c'était bien quelque part dans la cité que, quelque part dans une de ces grandes villas romaines aux fresques murales et mosaïques recouvrant le sol, aux pièces carrées parées de splendides tapisseries et mobilier grandiose, aux piscines intérieures placées au centre des bâtisses et autres détails fabuleux qu'allait voir le jour, comme tant d'autres, un enfant; Anthéa Iulia de la famille des Iule, petite fille d'à peine 2.2kg actuels qui arborait déjà de grands yeux noirs expressifs et quelques filigranes de cheveux bruns.

En bonne citoyenne romaine et en particulier femme, Anthéa grandit au rythme des apprentissages de la vie quotidienne par sa mère. Son frère Lyssandre, de trois ans son aîné, lui vouait un profond amour. Lorsqu'elle eu 12 ans il arrivait fréquemment qu'il emmène sa sœur se promener dans les rues de Rome puisque n'ayant pas le droit, en son statut de femme, de s'y promener librement. Ou si elle y allait c'était en présence de son précepteur ou de son père. Qu'importe pour la petite Anthéa qui à 14 ans à peine savait déjà ce qu'elle voulait et ce qu'elle ne voulait pas. Il était aisé de se déplacer seule dans Rome mais une agression qui se termina bien mal et don elle fut témoin la fit réfléchir quelques temps. Malgré son bon vouloir, elle ne serait jamais sur le pied d'égalité avec un homme aussi s'arrangea t-elle pour s'en approcher le plus possible. Demandant sans cesse à Lyssandre de lui communiquer ce qu'il apprenait elle apprit ainsi à lire, écrire, compter et même à déchiffrer les poèmes de Virgile. Son père ne voyait pas d'un très bon œil ce marché mais par souci d'avoir la meilleure des filles à marier, laissa faire sans rien dire grâce, notamment, aux efforts combinés de son fils et de son épouse pour le dissuader d'agir. Anthéa fit de rapides progrès et malheureusement, à l'aube de ses 16 ans, fut promise en mariage.

Passer de l'autorité du père à celui de l'époux ne dérangeait pas vraiment Anthéa qui avait éduquée pour cela mais ce furent les adieux avec sa mère et son frère qui furent les plus rudes. Deux jours avant la cérémonie Anthéa s'enferma, comme ses croyances l'obligeait, dans sa chambre dans laquelle avait été érigé un petit autel en l'honneur de Cybèle, déesse romaine de la fécondité. Elle n'avait rencontré son "époux" qu'une seule fois et son père ne s'intéressait peu de savoir s'il lui plaisait ou non. Les mariages par intérêts, il n'existait que cela à cette époque mais heureusement pour Anthéa celui à qui elle était promis n'était ni très vieux, ni ragoutant, ni vraiment moche en fin de compte. L'archétype romain. Plutôt grand, des épaules bien bâties, un regard bleu azur et des cheveux bruns qui bouclaient, un tempérament calme ce qui contrastait énormément avec Anthéa qui remuait toujours ciel et terre et des petites fossettes lorsqu'il rigolait. Elle aurait vraiment pu tomber sur pire. Tout aussi imposé pour lui, quoiqu'il est un peu flashé sur Anthéa, Titus ne s'était pas montré pressent. La cérémonie se déroula conforme aux traditions et, à 16 ans tout juste, Anthéa Iulia Iule se transforma en Anthéa Iulia Appius.

Les jours, les heures et les mois passèrent. Nouvelle maîtresse de maison Anthéa se faisait petit à petit à sa nouvelle vie. Elle avait à présent des domestiques à elle et cela n'était pas pour lui déplaire en abusant largement. Pour la moindre petite tâche à faire la jeune femme faisait appel à l'un des domestiques qui se sentait encore plus rabaissé que les esclaves. Si ce n'était pas le cas de tous, c'était bien le cas de l'une d'entre eux; Livia. Sûrement la moins enthousiaste de tous les domestiques, esclaves y compris, de la maison Appius depuis le mariage de son maître. En effet, avant qu'Anthéa n'arrive, Livia était la maîtresse Titus et passionnément éprise de ce dernier. Lorsque le mariage fut annoncé, Livia se mit aussitôt à détester la nouvelle Appius. La vie était injuste en tout point et elle en mesurait à présent l'étendue. Très complice avec sa femme de chambre prénommée Fulvia, Anthéa passait ses journée à aboyer des ordres et rigoler avec Fulvia qu'elle mettait, à défaut d'être quand même inférieure, sur un semblant de pied d'égalité avec elle-même. Dénigrant Livia au possible les deux jeunes femmes lui rendaient la vie impossible, heureuses de tromper leur ennui. Loin d'être blanche et pure Livia leur rendait les désagréments tout en prenant bien soin de ne pas se faire prendre par les autres domestiques. C'était un conflit entre elles trois et leur fierté leur interdisait de quémander de l'aide, Fulvia s'étant immiscée toute seule dans la partie.

Malheureusement pour leur petite guerre un évènement plus insoupçonné fit bien vite son apparition. Non seulement Anthéa était mariée mais elle attendait de plus l'enfant de son mari. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase pour Livia qui ne pouvait supporter un tel drame à ses yeux. Que pouvait-il arriver de pire ? Les neufs mois qui suivirent fûrent sans aucun doute les pires de la vie de Livia. Anthéa était sujette a de très grosses d'humeur qu'elle s'amusait à amplifier lorsqu'il s'agissait de hurler sur Livia. Qu'importe, la domestique ne pouvait rien dire et Titus mettait cela sur le compte de l'anxiété - la connaissance des hormones altérant l'humeur n'était pas même envisagée à l'époque ^.^ - d'être prochainement mère. Pour la jeune Anthéa qu'importe, elle avait été éduquée pour être mariée et enfanter c'était donc qu'elle remplissait bien ses engagements et elle ne s'en offusqua pas le moins du monde. Bien au contraire ce fut encore un domaine sur lequel elle pouvait se venter de réussir au grand dam de la pauvre Livia qui fulminait de rage à l'entente seule du prénom de sa maîtresse. La grossesse se déroula bien, Anthéa ne cessant de jouer la comédie et de se plaindre du ventre qu'elle prenait qui finissait par vraiment l'handicaper.

Cependant et ce au grand malheur de la maison, les choses se gâtèrent pour l'accouchement. Non seulement le bébé ne semblait pas vouloir sortir et c'était Livia qui faisait, entre autre, parti des domestiques dont le médecin avait quémandé l'aide. Anthéa ne cessait d'hurler qu'elle n'en voulait pas, Titus beuglait des ordres à toute la maison et les parents de la jeune fille n'étaient pas encore arrivés. Anthéa s'évanouit plusieurs fois sous l'effort, la chaleur de la journée et l'effervescence de la ville n'arrangeait absolument rien. Plusieurs fois elle voulut abandonner mais une part de vengeance l'en empêchait : Livia. Elle allait l'anéantir à jamais. Lorsqu'enfin le bébé s'annonça ne restait plus dans la pièce que son mari le médecin et quelques domestiques. L'enfant fut extrait et un éclat de joie sembla explosa dans la pièce. Ecumante, Anthéa eu juste le temps de regarder son fils avant qu'il ne soit dirigé vers une grande bassine d'eau qui était posée devant l'autel afin de le laver. Titus et le médecin sortirent quelques instants. Ce fut nécessaire pour que tout se bouleverse. Désignée pour laver l'enfant Livia s'avança vers le poupon l'air répugnée. Anthéa qui se remettait doucement de ses émotions n'avait encore vu la domestique prendre son fils, aussi lorsqu'elle s'en aperçut il était trop tard. Un éclat de sadisme avait déjà cligné dans l'œil de Livia qui n'avait eu aucun mal à maintenir la tête du poupon sous l'eau. Anthéa hurla de rage et, avant de pouvoir se lever à l'étrangler de ses mains, un cri de douleur lui échappa suivit d'un spasme qui fit trembler tout son corps.

Tout recommençait. Alertés par les différents hurlements Titus et le médecin arrivèrent en trombe dans la pièce, assez vite pour voir s'échapper du corps d'Anthéa un flot de sang. Les contractions reprirent et le corps de la jeune femme se remit en route. Tout n'était pas fini. Deux enfants. Elle allait donner naissance à un deuxième sous le regard effaré de Livia qui avait fut sa vengeance anéantie. La nature avait donné raison à Anthéa, encore une fois. Oubliant Livia et ce qu'elle venait de faire la jeune romaine répliqua ce qu'elle avait cru finir à peine 2 minutes plus tôt. L'effort était trop dur. Une douleur la saisit à la poitrine et ses membres semblèrent lentement se tétaniser. Le bébé naquit mais une sorte d'échange se produisit. Plus l'enfant sortait de son corps, plus Anthéa sentait la vie lui échapper. Elle allait mourir, elle le savait. Des larmes vinrent couler sur ses joues et l'étincelle de sa vie s'éteignit à peine quelques minutes après avoir pu enfanter une seconde fois. Les aléas de la vie...

Pas tant aléatoire que ça. En effet, son corps fut mis en terre et des limbes elle assista vaguement à son propre enterrement. La tristesse des gens, Livia non punie pour la noyade de l'enfant puisque personne n'avait pu voir, hormis Anthéa, ce qui c'était passé. Même dans la mort la romaine écumait de rage. Au final, elle avait perdu la partie. La vie importait bien peu, seule la victoire l'intéressait. C'est peut-être pourquoi elle fut choisie. Elle erra quelques mois dans les Limbes avant de réintégrer un autre corps. Cependant, dans ces quelques mois, elle fit une découverte qui activa sans aucun doute sa "réincarnation". Tout était clair à présent. Ce flot de sang n'était pas anodin, ni ces vertiges et cette paralysie des membres. Le médecin l'avait bourrée de décoctions afin que tout se passe bien et, bien que les directives aient été données par le médecins, le soin de faire les décoctions étaient laissé ... aux domestiques. Et qui était la domestique attachée à l'accouchement ?

Anthéa se réincarna dans le corps de la sœur cadette de Livia. Heureux hasard ou aléa du destin ? Qu'importe c'était son choix et sa vengeance serait terrible. Elle avait osé lui ôté la vie, à elle. Alors qu'elle n'était qu'une moins que rien, un ver de terre. Elle avait triché. Honteusement triché car elle n'arrivait pas à la cheville d'Anthéa. En lui ôtant la vie, Livia avait ôté à Anthéa toute conscience et tout cœur. Ne subsistait en elle qu'un amer parfum de vengeance et terrible goût de rage. La partie était loin d'être finie. Non, la mort n'est que le commencement.

behind the screen ;

« Hors Jeu . »

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