Lincoln || The future will be better tomorrow...

i'm not a stupid wich ;

« dit moi tout , tu m'intéresses . »

— audacieux; attentif; calme; créatif; déterminé; discret; fidèle; gentil; indépendant; mystérieux; reservé; solitaire; responsable; froid; hésitant; imprévisible; lent; maladroit;
fier de ce qu'il accompli; éternel optimiste mais commence à perdre sa foi en l'humanité .

behind the screen ;

« Hors Jeu . »

Prénom/Pseudo . Coke
Age . 17 ans .. aux dernières nouvelles x)
Code du réglement .

Spoiler:

Avis sur le forum . J'en suis amoureuse .. je crois que vous l'aurez compris
Présence . 7/7 .. mais pas 24/24 x)
Avatar . Ashton Kutcher
Construction de la fiche . [ x ] Achevée .

once upon a time ;

« toutes les belles histoires commençent comme ça . »

« Tu ne devrais pas faire ça… »

Assis sur un arbre, Lincoln venait de prononcer ces quelques mots les yeux fermés. Cela faisait un moment qu’il attendait. Ce qu’il attendait, il venait d’en avoir la vision. « Venait » est un euphémisme, puisque cela faisait déjà plusieurs heures qu’il était assis sur cette branche, à attendre qu’un homme en costard se fasse briser la nuque. Et Lincoln considérait que si il avait eu cette vision, c’était pour sauver la peau de cet inconnu. Il se foutait littéralement de savoir si cet homme l’avait mérité ou non; si la raison pour laquelle il allait mourir était justifiée, ou totalement infondée. Il avait eu cette vision, il allait l’empêcher, et puis c’était tout. Enfin, « l’empêcher » était un grand mot, puisqu’à part avertir l’homme en question, il ne pouvait rien faire.
Il ne pouvait pas, ne voulait pas, et ne devait pas. Trois raisons pour lesquels, à part parler, il aller assister, impuissant, au déroulement des évènements qu’il avait vu quelques heures plus tôt, si l’homme ne l’écoutait pas. Lincoln se foutait du bien, du mal et de toutes ces bêtises. Il avait l’avenir du monde entre ses mains, et il en était conscient. Après, que le monde soit celui des gentils, ou des méchants, il s’en fichait. Tout ça était l’histoire d’autres personnes. Et puis après tout, sur quoi se base t on pour juger qu’un acte est bon, mal, gentil, ou mauvais ?

« Que ? Quoi ? Qui êtes vous ?… »

Il y a quelques années, Lincoln aurait répondu du tac au tac. Une réponse irréfléchie et tellement sarcastique. Quelque chose de drôle, de puéril; comme savent si bien le faire les jeunes de nos jours. Seulement, depuis qu’il sait ce qu’il est, il a perdu cette immaturité qui le caractérisait tant auparavant. Est-ce parce qu’il a été rejeté par tous ce qu’il aimait qu’il a dû apprendre à grandir ? Lui seul le sait, et encore. Il pense savoir beaucoup de choses sur lui-même, et se comprendre assez bien; seulement, tout le monde a une part de mystère en soi, non ?
Et là, que pouvait il répondre à cet homme ? Qu’il était un oracle, et qu’il venait d’avoir la vision qu’il allait se faire tuer ? Non. Tout comme il ne devait pas interférer dans les évènements, il ne pouvait pas lui dire qu’il voyait l’avenir. L’homme l’aurait pris pour un fou. Mais encore, ce n’était pas le pire. Lincoln avait l’habitude que ces vulgaires humanoïdes le prennent pour un échappé de l’asile. Le monde « réel » est synonyme d’exclusion pour les différences… et ça, Lincoln l’a bien compris depuis longtemps. Mais pas le monde « magique », et heureusement; car même si il est peu sociable et très réservé, il ne pourrait supporter de se faire rejeter de partout. Il avait besoin d’un minimum de reconnaissance, comme tout le monde. Bien entendu, il savait, et était persuadé, que plus tard, quand le monde sera plus calme, les gens le remercieront, et sauront enfin à quel point les personnes comme lui sont essentielles. Mais pas maintenant. Malheureusement.

« Je n’ai pas d’ordres à recevoir ! »
« Si tu fais ça, tu vas le regretter amèrement, crois moi. »
« Ah oui ? Et pourquoi je devrais vous écouter ? »

Cette phrase sonnait comme une éternelle ritournelle aux oreilles de Lincoln. Il avait entendu ces mots tellement de fois, ça en devenait presque agaçant. Bien entendu, pour toute réponse, il aurait pu déblatérer longuement sur la vision qu’il venait d’avoir, ce à quoi le vieil homme allait se confronter et ce qui risquait de lui arriver. Mais cette fois ci, il n’en avait ni l’envie, ni le temps. Il était bien trop fatigué par tout ça. Toute cette ribambelle de broutilles inutiles. Lincoln avait toujours été un éternel optimiste, mais les réactions des gens, tous autant qu’ils étaient, commençaient à lui faire perdre sa foi en l’humanité.
Il fut sorti de ses pensées par le regard insistant de son interlocuteur. Lui, il était toujours posté sur ce chêne. Il ne connaissait même pas la raison de sa présence sur cet arbre. Il aurait très bien pu rester debout, ou s’asseoir sur le banc, juste en dessous; mais non, il avait choisi de grimper. Se poster en hauteur lui donnait une impression de puissance, et il adorait ça. Non pas qu’il soit avide de pouvoir, au contraire, mais cela lui donnait l’impression de contrôler les évènements, de ne pas être dépassé par les choses qui l’entourent. Et Dieu sait, qu’à l’heure qu’il était, il en avait grandement besoin.

« Car je sais ce qui va te tomber dessus si tu fais un pas de plus… »
« C’est pas vrai. Je suis tombé sur un malade mental qui se prends pour un médium.. »
« Oracle ! »

Cet humain, Lincoln commençait vraiment à en être agacé. D’habitude, les hommes finissaient par le croire, mais celui-ci était particulièrement coriace. Comment pouvait il le prévenir du danger qu’il encourrait si l’humain en question refusait de croire, ne serait-ce qu’un minimum, à ce qu’il racontait ?

« Médiums.. Oracles.. Devins.. Diseurs de bonne aventure… Tout ça, c’est du pareil au même. Que des idiots qui se prennent pour les rois du monde car ils savent lire dans une boule magique au fin fond d’une roulote ! Ça en devient ridicule… »

Cette fois ci, l’agacement avait été tout sauf contrôlable. Il était conscient que lui révéler sa véritable nature, quelques instants plus tôt était totalement irréfléchi et irresponsable; mais il avait été assez bête pour laisser ses sentiments prendre le pas sur lui. L’humain commençait réellement à lui taper sur le système, mais que pouvait il faire ? Le tuer, hors de question. Le laisser à son sort, de même. Il ne pouvait que continuer de tenter de le persuader de jouer avec le destin. Mais l’homme, au grand désespoir de Lincoln, était bien trop coriace.
En plus de ça, celui-ci avait réussi à le vexer. Le traiter de médium, de diseur de bonne aventure… et puis quoi encore, quelle était la prochaine étape ? Leprechaun ? Elfe ? Ogre ? Ridicule. C’était bien trop ridicule. Et puis, Lincoln ne pourrait supporter de se faire insulter encore une fois de la sorte. Les Oracles viennent de loin, ils ont une mission essentielle à accomplir. Et ce n’est pas un petit humain de pacotille qui l’empêcherait de se sentir fier de ce qu’il faisait.

« Et les humains dans ton genre en deviennent désespérants… »
« Peu importe, je m’en fiche… »

Lincoln n’eut même pas le temps d’en placer une que déjà, son interlocuteur lui tournait le dos. Alors il allait vraiment ignorer ses recommandations et filer vers une mort certaine ? Pathétique. Mais Lincoln ne pouvait laisser cet humain se suicider de la sorte. Sa politique était très claire : il n’intervenait jamais. Mais ces derniers temps, tout avait changé; il le sentait dans l’air, partout. Et il ne pouvait pas décemment rester les bras croisés à le regarder se faire briser la nuque. Non.
Seulement, le temps que pris Lincoln à réfléchir à tout ça fut fatal à l’humain. Alors que l’oracle se demandait comment il pourrait interférer dans les évènements, sans vraiment y toucher; l’assassin apparut. Un Shadow. Ils était partout et nulle part à la fois. Si l’être magique était là, c’était pour une bonne raison. L’homme devait mériter sa mort imminente. Maintenant que le Shadow était là, Linc’ pouvait encore moins interagir. Il ne pouvait strictement rien faire… à part regarder le tueur amusé renvoyer l’inconscient dans l’autre monde. Il paraissait fier de lui, et tellement jovial. C’était exaspérant.
Lincoln se mit à lever les yeux au ciel, comme pour prier le ciel, alors qu’il n’a jamais cru en dieu.

« Comment avertir ces pauvres choses du danger qui les guettent si ils ne me croient pas, hein ? »

Lincoln perdait peu à peu sa foi en l’humanité. Tout le monde est égoïste, indifférent à ce qu’il se passe autour de lui. Cela en devenait agaçant pour lui. Depuis sa plus tendre enfance, c’était la même chose : du je-m’en-foutisme en pagaille. Sa mère, paix à son âme, était morte en le mettant au monde. Autant dire que ni son père, ni ses frères, ne lui ont jamais pardonné. Ces derniers ne lui ont jamais montré aucune considération, lui léguant la place de boulet de la famille. Kilian et Kheryn étaient jumeaux, et passaient tout leur temps libre ensemble, à torturer leur cadet. Lincoln ne disait jamais rien, il se laissait faire. De toute façon, comment pouvait il réagir ? Tout raconter à son père ? Hors de question; et puis, c’était inutile. Celui-ci le haïssait. Il avait beau tout faire pour être aimé, la relation était à sens unique. Et pourtant, il avait toujours tout fait comme il fallait. Il avait des bonnes notes; il a suivi les traces de son père pour devenir, à son tour, un grand médecin réputé; il était le meilleur de sa promotion… mais ce n’était jamais assez. Frustrant, non ?

Les gens sont pathétiques.
Stanislaw Jerzy Lec a dit « l’insouciance tue… les autres »; et il avait totalement raison. Les gens étaient bien trop inconscients et insouciants du monde qui les entoure. Mais tout ça ne les mettaient pas au bord du gouffre, eux seulement, comme ils pouvaient le croire. Et c’était exactement des personnes comme cet homme en costard qui mettaient le monde, qu’il soit humain ou magique, en péril; et cela, bien que Lincoln soit plus neutre que n’importe qui, il ne pouvait le supporter.

« Tous, tous sans exceptions, me pensent fou. Mais combien savent réellement ce que c'est que d'avoir ces visions ? On se sent investi d'une mission. C'est inexplicable. Cela prends dans tout le corps, comme une pulsion. Il faut qu'on agisse, qu'on prévienne. Seulement, on ne peut pas vraiment faire grand chose. Mon père m'a rejeté et mes frères m'ont rit au nez. Jamais je n'oublierais leurs regards quand je leur ait annoncé que je pouvais prévoir le futur. C'est simple, deux secondes plus tard, mon père tenait en main le téléphone, afin d'appeler le centre d'internement le plus proche. Ce dégoût dans ses yeux, celui d'avoir un fils aliéné, je crois que c'est la chose qui m'a fait le plus mal de ma vie. Jamais je n'aurais pensé ressentir une douleur aussi intense, psychologiquement parlant.
Aujourd'hui, j'ai appris. Autant sur moi même, sur mon don, que sur le monde en général. Je ne me fais plus d'idées, je vis au jour le jour, et j'accomplis mon devoir d'oracle. Je suis rejetté, mais je sais qu'un jour, les gens me remercieront, et c'est ce qui me conforte dans l'esprit que mon job est plus important que tout. J'ai une mission, indéniable, irremplacable et inoubliable. Et je vais vous le dire, j'ai pris goût à connaître le futur... »