nyla olessìa jenkins ; la colère est une courte folie.

Une nouvelle journée débutait. Le soleil était omniprésent sur toute la belle ville de Coffs Harbour. Une ville à des kilomètres de Sidney et moi, étant à des kilomètres de ce qui allait se produire aujourd’hui. La fin d’une époque, mais le début d’une nouvelle aire. Le début de quelque chose de concret. La fin d’une belle vie. Comme toutes choses sur terre, ma vie avait un début, un milieu et une fin. J’en étais à peine au milieu que la fin arrivait déjà. Je ne regrette rien. J’aurai juste voulut être prévenue, avoir un signe du destin qui me disait de ne pas y aller. Enfin, je n’y ai jamais cru. Je n’ai jamais rien cru. Et oui, j’étais bien loin de m’imaginer ma vie d’après. Et même le simple fait qu’il y ait un « après ». Cette époque a été le tournant de ma vie. Quelque chose qui devait se produire. Quelque chose que je n’aurais jamais été capable d’imaginer, même dans mes pires cauchemars. Et dans ce rêve là, c’était moi, le cauchemar.

Une nouvelle journée débutait. J’avais laissé tomber mon lit depuis une heure déjà. Les rues défilaient et je me voyais dans chacune des vitrines qui défilaient reflétant mon visage, mes traits et mon sourire de toujours. D’humeur plutôt joviale pour un matin ensoleillé, comme tous les jours ou presque. Je n’étais jamais pressée, jamais je n’avais besoin d’avancer plus vite que prévue. Et comme tous les jours, je m’arrêtais pour prendre quelque chose à manger à la superette du coin. Cette habitude, une routine pour moi. La sonnette se fit entendre lorsque je poussais la porte une énième fois depuis que j’étais ici. Quand je salue le vendeur comme toujours, c’est Peter, quand je vois sa tête je le dévisage et le sourire que j’avais quelques minutes auparavant s’enlève de mon visage.

NYLA – « Pete, sa va ? »
PETER – « Tu ne devrais pas être là, Nyla. »
NYLA – « Mais oui, comme tous les jours. »

Je prenais ça trop à la légère sans doute. Quelqu’un m’attrapa par derrière sans que je puisse me débattre d’autres bras m’agrippèrent avec force. Aucuns mots ne sortaient de ma bouche, j’en étais incapable. Peu à peu ma vision se troubla, jusqu'à ce que je ne puisse plus rien distingué juste des formes dans l’ombre, juste des paroles en l’air. Mon cœur s’emballe, ma respiration devient saccadée, jusqu'à ce que je sombre totalement dans l’oubli. Des heures, des jours, des semaines, des mois ? J’ignore combien de temps je suis restée dans cet état. J’étais mal en point. J’avais faim. Dans l’ombre je fus capable de distingué trois hommes, d’une trentaine d’années environ. La pièce était sombre. J’avais du mal à articuler, ma gorge se serrait à chaque fois que je ravalais la bile qui me montait. Assise sur le sol froid, les mains attachées dans le dos, et la bouche bâillonnée. Je luttais en silence pour que les larmes ne me montent pas aux yeux.

NYLA – « …Y…V`plait… »
HOMME N°1 – « Putain, Andy, tu l’as mal attachée, elle bouge, cette sal*pe ! »
ANDY – « Ferme la, Richard, je n’ai fais que ce que tu m’as demandé, mais avec l’autre sur les bras, je pouvais pas faire grand-chose. »
RICHARD – « T’en a fais quoi ? »

Le dénommé Andy, montra un corps étalé sur le sol. Inanimé. Mort. Peter Queud. Le vendeur chez qui je passais tous les matins. Je discutais chaque jour de mon existence avec lui. Et maintenant, le voilà mort, étalé sur le sol comme un vulgaire morceau de viande. Un nœud dans l’estomac j’essaie tant bien que mal de bouger, de défaire la corde qui m’attache les mains. Sans succès. Je ne sais plus quoi faire, me débattre ne servirait à rien. Volontairement je fais tomber la chaine qui se trouve à côté de moi. Les deux hommes se retournent et commence à me soulever, je me débats encore et encore sans grand succès, ils sont largement plus forts que moi. Ils me jettent dans une pièce noire. Par la même occasion j’arrive à enlever le foulard que j’ai sur la bouche.

NYLA – « Bordel ; j’ai faim !! »
HOMME N°3 – « Andy, Richard, j’en fais quoi ? »
ANDY – « Elle peut être mignonne si elle reste calme ! »
RICHARD – « On s’en servira plus tard ! Donne-lui du pain ! »

Le troisième homme me tend du pain et violement je lui mords la main jusqu’au sang. Il crie comme une fille. Je comme à essayer de me relever. J’y parviens pour ensuite me diriger vers la porte ouverte. Andy me bloque le passage, je fonce dessus tête baisser, il recule d’un pas et me laisse une minuscule chance d’arriver vers la sortie. Je commence à courir aussi vite que possible vers la prochaine porte mais trop tard. La pièce tourne et moi avec. Je sens un liquide me couler le long du dos, c’est chaud. J’ai mal à la tête et les voix autour de moi ne sont plus que des chuchotis, je me sens sombrer dans les bras de Morphée. Suis-je assez vieille pour mourir ? Ou bien est-ce ma fin ? Je ne mérite pas une fin plus mémorable que celle là ? En essayant de sauvé ma peau. Je vois déjà les titres des journaux annonçant ma mort : « Nyla Jenkins, retrouvée morte après un enlèvement ». Je ferais les gros titres qui sait ? Ou bien je n’aurai droit qu’à une petite partie du journal ? Y a-t-il un « après » ? Je n’ai jamais cru à la destinée, alors est-ce un pur hasard si je me trouvais là ? Me cherchaient-ils ? Savent-ils qui je suis ? Ou encore mes parents souffriront-ils de mon absence ? Je pensais que ma fin serait comme dans les films. Mais je suis déçut de ne pas voir ma vie défiler devant mes yeux. Je sombre. Je ne vois que le noir complet autour de moi. Suis-je en enfer ? Le paradis ne m’a donc t-il pas accepté ? Pourquoi ? Je sens mon cœur dans ma poitrine, il bat plus vite que prévus. Tellement emportée par mes pensées, je ne me suis même pas rendue compte qu’il battait encore. Ma fin n’est pas encore venue ? Je ne verrais donc pas aujourd’hui la lumière blanche ? Ma gorge se noue. Je sens une main sur mon corps frêle. On me porte, mais je suis incapable de réagir. Posez-moi ! L’homme s’exécute comme s’il avait entendu ma demande. Un bourdonnement reprend le court de mes pensées. Ma tête se fait lourde.

HOMME N°1 – « Réveille toi Princesse ton tour n’est pas encore arrivé ! »
HOMME N°2 – « Félix, ferme la tu veux ! »
FELIX – « Tu veux la réveiller oui ou non ? »
HOMME N°2 – « Pas comme ça. Laisse-moi te montrer ! »

Je suis consciente de chaque chose autour de moi, et encore plus de la main qui venait se s’abattre sur ma joue. Il venait de me frapper violement pour que je daigne ouvrir les yeux. Assise sur une chaise, les mains attachées dans le dos à nouveau, la bouche ouverte, un peu choquée qu’un homme frappe une femme pour des raisons qui m’échappent encore. Il me tire par les cheveux pour croiser mon regard. Il me fait un grand sourire. Je lui crache au visage. Comment un homme peut avoir aussi peu de respect ? Comment ose-t-il faire ça à une femme ? Ou même à quelqu’un de vivant ? Mon cœur battait aussi vite qu’il pouvait et même bien plus. L’homme au regard aussi noir que l’encre, essuya sa joue avec son revers de manche. Puis ravala sa fierté, et sortit de la salle dans laquelle j’étais installée. Le dénommé Félix, me regarda avec un sourire narquois au coin des lèvres et s’approcha dangereusement de moi. Son visage à quelques millimètres du mien, je senti son haleine qui puait l’alcool. Il prit mon visage entres ses mains sales et me regarda de plus près. Je n’avais qu’une envie c’était de lui vomir à la figure. Il me dégoûtait.

NYLA – « Ne me touchez pas ! »
FELIX – « Allons, princesse, je veux juste passer du bon temps et toi aussi, je suppose ? »
NYLA – « Espèce de porc, n’essayez pas ou je vous… »
FELIX, ricanant – « Tu vas me faire quoi ? »
NYLA – « J’exige que vous me laissiez partir, je n’ai rien fais, je n’ai rien vu ! »
FELIX – « Tu n’es pas en position d’exiger quoique ce soit. Et ne compte pas sur moi pour te laisser partir, ça serait du gâchis crois moi. »
RICHARD, ricanant – « Félix, partage un peu. »

Les deux autres hommes rejoignirent Félix, avec un sourire aux lèvres. Une larme coula le long de ma joue sans même qu’ils s’en aperçoivent. Cette fois c’était réellement la fin ? Allaient-ils me libérés après m’avoir violé ? Comment finirais-je ? Morte et violée ? Dans cette ville, je ferai surement les gros titres ; peut-être que ma fin ne sera pas si sinistre que ça ! Vingt ans. J’ai vécu vingt ans de ma vie, je n’ai pas d’enfants, pas de petit copain, pas d’amis à qui parler, juste ma famille. Ma mort va-t-elle les anéantir ? Ils survivront surement après ça. Le plus grand – Richard – ce dirige vers moi avec un grand sourire aux lèvres. Tandis qu’un autre fait le tour et me détache les bras. J’essaie alors de m’échapper, mais rien n’y fait, ils sont trois à me bloquer la sortie. Je commence alors à crier, quelqu’un finira bien par m’entendre ? Andy me plaque contre le mur et me mets la main sur la bouche. Il me bâillonne en espérant que je vais me taire, mais je continue de crier, même si ma voix finie par se briser en morceaux. Félix et Andy me tiennent les jambes et les bras tandis que Richard soulève ma jupe et déboutonne son pantalon. Je sens alors que je vais souffrir, que je vais avoir mal jusqu’à la fin de ma vie. Que cet épisode va me torturer jusqu'à ce que je meure.

Des pleurs. C’est la seule chose que j’ai su faire pendant qu’ils me violaient. Je n’avais aucune arme, au bout d’une heure, je finis par arrêter de me débattre. Ils me frappèrent violement. Jusqu'à ce que mon visage soit couvert de sang. Jusqu'à ce que je ne puisse plus me relever. La douleur. Je n’avais que ce sentiment, j’avais mal à en mourir. Je priais pour qu’ils finissent par me tuer. Je savais que je ne supporterais pas de vivre avec ça sur la conscience, avec cette haine qui était enfouis au plus profond de mon être. Je voulais uniquement me venger de ce mal qu’ils m’avaient fait. Je les haïssais. Ces trois hommes qui osaient frapper une femme, qui osaient la violer ! A partir du moment où j’avais eu cette discussion avec Félix, je savais la suite des évènements. Ils me violèrent, me frappèrent presque à mort – jusqu'à ce que je ne puisse plus bouger – et ensuite m’égorgèrent, jusqu'à ce que mon corps se vide complètement de son sang. Jusqu'à ce que je ne puisse plus respirer, jusqu'à ce que mon cœur s’arrête de battre, ils étaient là, me regardant d’un air hautain. Je n’aurai jamais du les défier, oser leur répondre, et encore, je n’aurais jamais du mettre les pieds au magasin ce jour là. J’aurai aimé avoir une fin plus digne de moi. Heureusement ; j’ai eus droit à une seconde chance, à pouvoir revivre une vie, dont je me souviendrai encore pendant toute l’éternité, durant tous le temps qu’il m’était donné de vivre…